Maurice est un habitué de notre enseigne. Si dans un premier temps il s’est procuré les formidables enceintes bibliothèques Thrax Siren pour compléter son système à base d’un intégré Brinkmann, et de diverses naimiaiserie (:D) digitales et analogiques ainsi que d’une vénérable Linn LP-12.
Certains d’entres-vous nous diront que la vieille dame anglaise (je parle bien de la Linn LP12) est une platine indétrônable par son swing, son moelleux et toutes ses sophistications anglaises… mais apparemment la teutonne n’en n’a fait qu’une bouchée comme nous l’écrit si bien son nouvel utilisateur. Un compte-rendu d’écoute à lire donc… sans modération :
“Pour un client venu de province, Ana Mighty Sound avait organisé, ce jour là, une écoute comparative de plusieurs platines, d’un prix comparable, toutes équipées de la même cellule et, trois sur quatre, du même bras, cela afin de mettre en valeur les qualités intrinsèques de chaque platine.
Cette écoute m’avait convaincu de l’excellence de la STST Motus DQ équipée d’un bras Schröder CB. Pour la première fois, j’envisageais sérieusement l’idée de me séparer de ma LP12 adorée…
« La meilleure façon de résister à la tentation c’est d’y céder ! » (Oscar Wilde), c’est donc hier que François, maître de séant d’Ana Mighty Sound, est venu installer chez moi une STST Motus DQ équipée d’un bras Schröder CB Carbon, j’ai pour l’instant gardé ma cellule Phasemation PP-200.
Que dire ?… Sur mon vieux disque de Lightning Hopkins (enregistrement du 18 décembre 1967) j’avais l’habitude d’entendre la voix enregistrée en close up et, là, tout à coup, je découvrais aussi l’acoustique du local dans lequel l’enregistrement avait été effectué ! La voix magnifiquement timbrée était d’une présence surprenante, quant à la guitare enregistrée sur le canal gauche, elle était parfaitement focalisée et les accords sonnaient avec une dynamique jamais entendue auparavant…
Sur l’album Play Bach n°5 de Jacques Louisier (enregistrement DECCA de 1967 également), sur le morceau Tocata et fugue, la dynamique est exceptionnelle qu’il s’agisse du piano, ou de la batterie qui explose, tout à coup les instruments sont dans mon salon, l’aigu à la fois soyeux et présent est superbement rendu.
Pour juger de la spatialisation, j’ai eu recours à quelques enregistrements d’André Charlin, (inventeur entre autre de la gravure universelle) lequel utilisait une tête artificielle de sa conception équipée de deux micros qu’il plaçait de manière méticuleuse précisément pour rendre au mieux l’enregistrement dans son acoustique originale, c’est ainsi que le “Christe Adoramus Te”, pour chœur à 5 voix de Claudio Monteverdi, emplit la nef de l’église, que la flûte de Jean François RAMPAL, interprétant le concerto pour flute et orchestre de François DEVIENNE, se trouve placée devant l’orchestre qu’on entend en arrière plan ainsi que l’écho de l’acoustique de la salle. Enfin, magnifiquement interprétée par Michèle Boegner, la valse n°12 de Chopin subjugue par la beauté des timbres du piano, restitué avec une présence troublante de naturel.
On l’aura compris, je suis conquis par la qualité exceptionnelle de cette platine sur laquelle les bons enregistrements sont rendus dans toute leur splendeur avec une dynamique extraordinaire !… Revers de la médaille ? Si l’enregistrement est mauvais, ça ne pardonne pas !
P.S. le système d’écoute, outre la platine STST et le bras Schröder, un préampli phono Linto de Linn, un intégré Brinkmann, une paire de Thrax Siren, cables Black Cat Graceline Level One.