Choisir une paire d’enceinte est probablement l’un des moments les plus stimulants qui soit pour un audiophile. Et il est assez facile de comprendre pourquoi. Tout simplement parce qu’elles sont le révélateur du système, l’élément qui va permettre l’expression de tous les autres. L’exigence est donc très forte, et l’équation complexe, car plus que n’importe quel autre maillon de la chaîne, celui-ci convoque des critères plus spécifiques, tel que l’esthétique, l’encombrement, le rendement. Nous pourrions résumer cela dans la phrase : « Dis-moi quelles enceintes tu écoutes, je te dirai qui tu es ! ».
Serait-ce à dire qu’il s’agirait, toujours à propos des enceintes, de l’élément le plus important du système ? La clé de voute ?
Voilà qui annoncerait des débats sans fin, et qui n’auraient que peu d’intérêt. L’essentiel est ailleurs.
Chez Anamightysound, nous pensons que l’essentiel, c’est l’émotion. Nous sommes habités par cette quête consistant à chercher les conditions de la meilleure expression musicale, car celle-ci permet d’ouvrir les vannes de l’émotion.
Mais il faut reconnaitre que les composantes de l’émotion, du plaisir, sont aussi plurielles que le nombres d’audiophiles mélomanes. Aussi nous devions trouver une proposition à la fois extrêmement exigeante, mais qui soit aussi consensuelle. Notre choix s’est porté sur 2 enseignes, deux concepteurs qui ont répondu à nos critères : Thrax et Stenheim.
Je vous reparlerai de Thrax prochainement, car cette marque est un partenaire fort que l’on retrouve, non sans raisons, à plusieurs étages de notre proposition, particulièrement concernant la section amplification.
Stenheim est une marque Suisse fondée en 2010 et portée par Jean-Pascal Panchard.
Et je dois dire que la meilleure façon de comprendre ces enceintes, c’est de rencontrer Jean-Pascal. Tout simplement parce que les enceintes proposées par Jean-Pascal lui ressemblent ! L’homme est à la fois humble, sans ostentation, intègre, avec une vraie éthique.
Je vais pouvoir vous parler des 3 premières enceintes de la gamme car je les connais très bien, et j’ai pu les tester dans mon show-room dans de très bonnes conditions. J’ai également pu écouter ces enceintes plusieurs fois au show-room de Paris, dans différentes configurations, et je rappelle que les Alumine 2, 2.5, et 3 étaient mise à l’honneur lors de la première édition du Salon Hifi d’Aix, en novembre 2024, et ont fait sensation.
Comment résumer les enceintes Stenheim et en quoi elles se distinguent ?
Poussée à l’extrême, la formule pourrait être :
- Conception aluminium inerte, sans coloration
- Rendement confortable
- Filtre spécial, composants HDG
Mais ce serait leur faire offense que de s’en tenir à ce triptyque. On pourrait énumérer ainsi toutes leurs qualités, leurs caractéristiques, cela ne suffirait pas à décrire leur extraordinaire capacité à se faire totalement oublier pour se mettre au service de la musique, tout simplement.
L’ Alumine 2 est une enceinte compacte, format bibliothèque, composée d’un Haut-parleur grave medium de 16,5cm et d’un tweeter à dôme soie, l’ensemble pour un rendement rarement atteint sur un tel format, de 93db. Les amateurs de Bookshelf apprécieront sans doute cette particularité qui facilite grandement le choix de l’ampli et rend l’enceinte extrêmement « vivante » !
On remarque l’event disposé sur la face avant qui permet plus de liberté dans le placement, lequel, il faut bien le reconnaitre, est assez tatillon sur la gamme. A ce niveau de performance, il ne faut pas faire l’économie d’un placement au cordeau réalisé par l’équipe Anamightysound (prestation incluse avec l’achat d’une paire de Stenheim), au risque de passer à côté d’un rendu optimal, et la différence est flagrante, croyez-moi sur parole !
Les « Two », lorsqu’elles sont parfaitement mises en œuvre, sont tout bonnement époustouflantes. A l’aveugle, lorsqu’elles sont à coté de leurs grandes sœurs les 2.5, il est impossible de distinguer qu’elle paire d’enceinte joue, tant elles produisent un son bien plus imposant que ce que leur taille laisse présager. Mais la prouesse relève surtout de leur capacité à poser une scène sonore structurée, solide, crédible et incarnée, avec une vélocité rare. La tenue du grave, qui reste souvent une limite à ce format, propose une restitution rapide, pleine et parfaitement contrôler, et vous serez impressionné, j’en fais le pari, par leur autorité déconcertante. Qu’elles jouent en murmure une pièce de viole de Couperin par Jordi Savall, ou à volume soutenu le dernier album de Rodolphe Burger, Avalanche, les « Two » semblent se régaler en toutes circonstances, s’évertuant à vous proposer la musique telle qu’elle a été pensée lors de l’enregistrement, sans y déposer un vernis… c’est la sans conteste sa force, et il en est ainsi sur toute la gamme. Les Stenheim ont une humilité singulière, une forme de modestie qui place la musique au-dessus de tout. Cette sobriété que leur design évoque déjà les rendent complice des oreilles mélomanes, hors des considérations audiophiles. Idéales dans une pièce autour de 15m2, elles s’accorderont magnifiquement avec un 300B de modeste puissance mais aussi musical que le Phasemation SA 1500 par exemple.
Les Alumine 2.5 s’inscrivent dans la même philosophie que leurs petites sœurs. De format « petites colonnes » (97 cm de haut), elles sont parfaitement logeables et proposent le même niveau de finition sans reproche. Equipées de deux haut-parleurs de grave/medium de 16,5 cm et d’un tweeter, leur volume de charge plus important les rendent à l’aise dans des salons autour de 20 m2 voire au-delà. Ce qui stupéfait à la découverte de ces monolithes helvètes, c’est leur capacité à jouer beaucoup plus fort que ce que leurs dimensions laissent présager. Les 10 mm d’épaisseur d’aluminium des parois proposent une inertie très efficace (45 kg pièce tout de même !) qui libère totalement l’exploration des HP. Le résultat ? Une proposition d’une grande cohérence, ou la précision et le niveau de détails perçu n’est jamais rendu analytique ou froid. L’équation, on le sait, n’est pourtant pas aisée de conjuguer la performance technique et la charge émotionnelle. L’autorité insolente dont font preuve les 2.5 serait presque superfétatoire si elle n’était pas liée à un naturel tout singulier, dessinant un paysage sonore crédible, sans surjouer, sans chercher à impressionner, toujours soucieux de libérer l’émotion. J’insiste à nouveau sur la nécessité de procéder à un placement rigoureux, ce que nous savons faire, en prenant des mesures bien sûr, ou encore en utilisant un laser pour assurer l’horizontalité parfaite entre les enceintes par exemple.
Les 2.5, parfaitement mises en œuvre, viendront vous cueillir pour des heures d’écoute sans fatigue auditive, sans sensation d’ennui, sans intellectualisation ou calcul. Elles savent révéler les ambiances de studio, de salle de concert, de sorte qu’aucun album ne sonne pareil, aucun instrument ne ressemble à un autre, chaque production est unique et les Stenheim ne trichent pas, sans fard ni paillettes, juste au plus près de l’intention des ingénieurs et des artistes. Une prouesse !
Les Stenheim Alumine Three passent clairement un cap. Plus statutaires dans leur dimension mais somme toute encore fort raisonnable (surtout au regard du niveau sonore indécent qu’elles délivrent !), leurs 2 HP de grave de 21cm et leur HP dédié au medium autorisent une prestation soutenue dans des espaces bien supérieurs à 20 m2. Pesant 70 kg pièce, on retrouve la même recette avec une inertie exemplaire, toujours un rendement confortable de 93db, et une qualité de fabrication Suisse sans le moindre reproche possible. L’Event se fait plus discret en pied d’enceinte, et le design devient bicolore avec un rouge Stenheim sur le modèle en finition standard (autres coloris sur option).
Les Three, à l’instar des Two et des 2.5, sont des enceintes vives, très expressives, d’une grande neutralité et d’un naturel stupéfiant. Quel que soit le niveau de volume demandé, les Stenheim instillent une restitution totale, sans lacunes, où tous les registres sont à l’unisson, en parfaite cohésion. L’étagement de la scène, même en jouant presque en sourdine sur les tous premiers watts est d’une acuité saisissante. Cette proposition, d’une grande stabilité, magnifiquement incarnée, ne souffre d’aucune approximation et ce, même lorsqu’on s’énerve sur le potentiomètre à des niveaux extrêmes. Les Alumine Three encaissent des niveaux incroyables sans la moindre distorsion, la moindre projection désagréable. La gestion du grave est absolument redoutable. 2 HP de 21cm identiques, ou presque. En observant bien, vous constaterez que l’un profite d’une suspension petit plis, assurant la rapidité des transitoires, la vitesse sur les impacts et l’articulation, quand l’autre, équipé d’une suspension à profil classique, gère davantage le soubassement et l’expression des fréquences les plus basses. Le couple fonctionne en parfaite fusion, restituant le registre grave avec une facilité étonnante, une rare vélocité, et toujours ce naturel chargé d’un fourmillement de micros informations si difficile à restituer dans le grave. Il faut entendre le violoncelle de Janos Starker jouant sa partition de Bach, le grain et toutes les tonalités des cordes résonnant dans la caisse au contact de l’archets du virtuose hongrois pour comprendre l’excellence du travail de ces HP, ou encore la nappe de synthétiseur d’Eric Serra sur l’introduction de « the big blue overture ». J’ai eu le sentiment d’entendre ces notes pour la première fois.
Il est difficile de parler du registre médium sans le coupler à l’aigu, tant ceux-ci sont intimement solidaires, superbement complices et d’une vérité confondante. Rapides, ultra détaillés sans jamais manquer de subtilité ni de finesse, ces HP font un travail saisissant de naturel, où l’air semble circuler autour des instruments et des voix, comme pour mieux les faire apparaitre sur le tableau sonore qui se propose à vous. Jamais agressif, toujours à l’unisson, on reste troublé par l’émotion qui nous saisit lorsque Nina Simone, derrière son piano, entonne « Don’t smoke in bed ».
Reprenant les vertus des modèles précédents tout en les portant à un niveau d’exigence plus élevé, ces Three se révèleront accompagnées des meilleures sources du marché et d’une amplification ad-hoc.
Dans notre Show- parisien, elles font merveilles couplées aux électroniques Boulder, Thrax, et pour ma part une préférence avec le GM70 de CSPORT.
Au point d’écoute Sons of Anamighty d’Avignon, elles fonctionnement parfaitement avec un Dartzeel LHC mk2, mais il est possible de les découvrir sur nos différentes électroniques, moyennant un court délai pour la logistique.
Vous l’aurez compris, ces enceintes sont au cœur de notre proposition globale. Maintes fois récompensées à travers le monde, elles répondront aux mélomanes les plus exigeants, à ceux qui cherchent à s’approcher au plus près de l’œuvre, ceux pour qui la musique seule compte, dans son expression la plus naturelle, la plus libérée, la plus authentique.
Nous vous invitons à venir faire cette expérience dans nos show-room, nous vous y accueillerons convivialement, soyez-en certains !
Partager:
Ana Mighty Dinner 19 octobre 2023 – Les nouvelles platines vinyles Yuki AP-01 et döhmann Helix Two mk3 et… Comparer deux bras Reed à déplacements tangentiels ? 5A contre 5T